Journaliste au sein de la BBC-Afrique, Rose-Marie Bouboutou-Poos publie aux éditions Collection Zohar son premier livre sous la forme d’un essai social Comment vaincre la malédiction du chômage ? 7 clefs du royaume pour la réussite professionnelle ? Le moins qu’on puisse écrire, c’est qu’elle déroute par la clarté de ses propos.
Par Serges David
Pour le novice de tous les jours, comment peut-on, Rose-Marie Bouboutou-Poos, définir le style littéraire dans votre livre Comment vaincre la malédiction du chômage ? 7 clefs du royaume pour la réussite professionnelle ?
Je le situerai entre l’essai religieux, le témoignage et la biographie. Ce sont les enseignements religieux qui m’ont permis de trouver une profession épanouissante et d’avoir des promotions dans ce secteur d’activité, avec des exemples concrets tirés de ma vie.
Quelles sont les raisons qui ont justifiées ou qui justifient la publication de ce livre à cheval entre le transcendental et le mystique ?
C’est le livre que j’aurai aimé lire dans ma jeunesse quand je me débattais dans un chômage semble-t-il inextricable. Je me posais toutes sortes de questions, j’étais en colère, révoltée contre Dieu qui me laissait vivre une telle galère. Et je ne trouvais pas dans ce que j’avais de connaissance à l’époque les clés pour m’en sortir.
Votre positionnement n’est-il pas clivant ? Et que répondez-vous à ceux qui vous traitent déjà d’ultra- religieuse cachée sous l’étiquette de journaliste écrivaine ?
Je parle de ce que je connais qui est la foi chrétienne. Mais quand on regarde bien les conseils que j’expose dans le livre, on se rend compte que n’importe qui peut les appliquer même sans être croyant.
« On prie et on attend que Dieu fasse tout. Les problèmes, c’est la faute des sorciers de la famille. A tout moment on est dans les plaintes, les accusations, l’auto-justification. Et c’est la formule assurée pour l’échec. Je voudrais provoquer un bouleversement des mentalités », souligne Rose-Marie Bouboutou-Poos.
Ne pas se plaindre, avoir une clarté de vision de ce qu’on veut, avoir conscience de sa propre valeur et s’aimer soi-même, etc., sont des recettes universelles de mieux-être ou de réussite prônées y compris par des coaches sans coloration religieuse. Dans le livre, je donne les références bibliques qui les sous-tendent, mais ce sont des lois universelles.
Rose-Marie Bouboutou-Poos, votre livre se penche-t-il uniquement sur les questions autour de Dieu ou plus globalement vous abordez la problématique du rapport de l’humain à l’infiniment grand ?
J’aborde la psychologie, l’éthique au travail, l’estime de soi par le biais de la religion. Je parle de ce que serait le dessin de ce que vous appelez l’infiniment grand pour nos vies professionnelles. Il ne s’agit pas de faire toute notre vie un travail qu’on déteste pour payer les factures et mourir. Mais mettre nos talents et nos dons naturels au service des autres au travers un métier qu’on fait avec passion pour apporter un plus à l’humanité.
Objectivement que va apporter Comment vaincre la malédiction du chômage ? 7 clefs du royaume pour la réussite professionnelle aux lecteurs ?
Pour ceux qui traversent un désert professionnel, j’espère apporter un message d’espoir et surtout des clés pour s’en sortir. En tout cas, ce que j’ai appris et qui m’a permis d’avoir une vie professionnelle florissante. Et en général, le message du livre serait de reconnaître sa propre valeur et de reprendre la place du conducteur dans sa vie.
Pour Bouboutou-Poos « être Noir en France n’est vraiment pas simple. J’ai reconnu, pour avoir vécu l’expatriation en Belgique et en Suisse dans des milieux anglo-saxons, que c’est seulement à l’extérieur de la France que j’étais perçue à 100% comme une Française. Les Anglophones et l’Afrique, c’est le mix gagnant pour ma réussite, c’est là qu’on a reconnu ma valeur et mes compétences ».
Tant de chrétiens subissent leur vie. Ils sont dans le fatalisme, la passivité. On prie et on attend que Dieu fasse tout. Les problèmes, c’est la faute des sorciers de la famille. A tout moment on est dans les plaintes, les accusations, l’auto-justification. Et c’est la formule assurée pour l’échec. Je voudrais provoquer un bouleversement des mentalités.
De chômeuse à durée indéterminée (CDI), vous êtes passée au sein d’une grande radio mondialement connue ? Ce livre en est-il pour quelque chose dans cette trajectoire ou vous souhaitez témoigner de la puissance des forces de l’esprit ?
Le livre est venu après pour dire à quelqu’un qui se désespère de recevoir rejet sur rejet que rien n’est perdu. La première puissance de l’esprit est celle de l’esprit humain. Ce sont nos propres systèmes de pensée qu’il faut revoir en premier. Dieu a beau être tout puissant si vous avez un esprit cassé et abattu, il ne pourra pas faire grand-chose pour vous.
Quels ont été les retours depuis la sortie de votre livre ? Enthousiasme des lecteurs ou déception ?
J’ai eu de bons retours de mes lecteurs. Ils ont trouvé le livre intéressant et motivant quand on passe par la case épreuve.
L’écriture de votre livre est-il un acte militant de votre dévotion à Dieu, ou est-ce alors tout simplement votre envie de montrer que « à cœur vaillant rien d’impossible », ou les deux à la fois ?
La dévotion à Dieu se vit d’abord et avant tout dans l’intimité de cœur avec Lui. C’était surtout pour montrer qu’il ne faut pas se laisser abattre ni décourager. Tant qu’on est en vie, tant que Dieu n’a pas mis le point final à une existence, il est toujours possible de se relever.
Allez-vous donner une suite à Comment vaincre la malédiction du chômage ? 7 clefs du royaume pour la réussite professionnelle dans un avenir prochain ?
Comment vaincre la malédiction du chômage est le premier livre d’une série appelée « Rompre avec la vie d’échec ». Je voudrais aborder d’autres thématiques plus tard : le mariage, l’éducation des enfants, peut-être les finances etc. Dans le domaine professionnel, je prépare un autre livre en me plaçant du côté des attentes des employeurs/recruteurs. Et encore d’autres livres en cours d’écriture.
Que vous inspire la polémique en France née de la nomination de Sibeth N’Diaye où des nationalistes et autres souverainistes lui reprochent sa coupe de cheveux et plus largement sa couleur de peau ? Noire comme vous…
Je trouve cela dommage qu’on ait encore ce genre de débat au 21ème siècle. Être Noir en France n’est vraiment pas simple. Adolescente, c’est le magazine historique des afro-américains Ebony qui m’a aidée à me bâtir positivement.
J’ai vécu ma longue période de chômage au sortir de mes études avec une extrême violence, j’y voyais la marque du racisme et du rejet. J’ai reconnu, pour avoir vécu l’expatriation en Belgique et en Suisse dans des milieux anglo-saxons, que c’est seulement à l’extérieur de la France que j’étais perçue à 100% comme une Française. Pour moi, les Anglophones et l’Afrique, c’est le mix gagnant pour ma réussite, c’est là qu’on a reconnu ma valeur et mes compétences.
@SD